Primavera araba : gli Usa traggono una lezione dalla crisi egiziana

Le Monde       110214
Primavera araba : gli Usa traggono una lezione dalla crisi egiziana

Marion Solletty

●    Secondo vari osservatori, la lezione che gli Usa possono trarre dalla rivoluzione egiziana è di umiltà: secondo Foreign Policy l’Amministrazione americana non ha avuto un ruolo determinante negli eventi.

●    Gli Usa sperano in trasformazione democratica del potere similmente a quanto, dopo le rivolte del 1998, è avvenuto in Indonesia – paese a maggioranza musulmana –, contro i timori che possa crearsi una repubblica islamica come in Iran.

– La caduta del regime egiziano non era prevista dalla diplomazia americana; la Casa Bianca è stata presa alla sprovvista dalla “primavera araba”, e per diversi giorni hanno marciato sul filo del rasoio.

– Ora tenta di anticipare gli eventi tanto all’interno che all’esterno dell’Egitto. Il NYT rileva che i servizi segreti americani avevano sottovalutato il rischio per Mubarak, dandolo per lui al 20% dopo la caduta di Ben Ali in Tunisia. Obama sarebbe stato il più convinto dei rischi di propagazione.

– Secondo il Washington Post i responsabili dell’Amministrazione americana avrebbero contattato le autorità giordane e saudite, paesi dove «stagnazione economica, popolazioni giovani e frustrazione politica latente – similmente a quelli in Tunisia e Egitto – potrebbero attizzare la miccia … e abbattere gli alleati di ieri a favore di movimenti bellicosi e antioccidentali».

– Il messaggio Usa: «Il migliore antidoto alle manifestazioni è la riforma che introduca una maggiore apertura sociale».

– Scontento dei paesi arabi per la decisione Usa di appoggiare i movimenti di contestazione; secondo l’ex consigliere di Bush per la sicurezza nazionale in MO, Elliott Abrams ora occorre aggiustare le relazioni con i sauditi e gli altri. Gli USA conoscono bene quale sia la posta in gioco: la situazione di Israele che ha visto cadere uno dei pochi regimi della regione ad esso non ostili.

Le Monde       110214

Printemps arabe : les Etats-Unis tirent les leçons de la crise égyptienne

LEMONDE.FR | 14.02.11 | 11h35 • Mis à jour le 14.02.11 | 13h12

Pour beaucoup d’observateurs, Barack Obama a su trouver la bonne attitude au fil de la crise égyptienne, à l’image de son discours après la démission du président Moubarak.

AP/Carolyn Kaster

Marion Solletty

–   La partie était difficile à jouer. Appeler trop fermement – ou trop tôt – au départ du président Hosni Moubarak aurait conforté l’argumentaire du raïs sur une main extérieure derrière le soulèvement du peuple égyptien ; rester silencieux aurait suscité des protestations contre l’hypocrisie de Washington, soutien de la démocratie d’un côté, des régimes autoritaires alliés de l’autre. Finalement, rappelle Slate.com, la retenue américaine a sans doute permis de préserver l’un des caractères les plus précieux et forts de la révolution égyptienne : son origine populaire et surtout endogène.

–   La chute du régime égyptien ne faisait pas partie, loin s’en faut, de l’agenda diplomatique américain. Prise de court par le "printemps arabe", la Maison Blanche a marché sur le fil pendant plusieurs jours, hésitant entre la prudence à l’égard de son allié historique et le soutien au mouvement démocratique. Elle tente aujourd’hui d’anticiper la suite des événements, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières de l’Egypte.

DES COUPS DE FIL APPUYÉS AUX CAPITALES ARABES

–   Comme le rappelle le New York Times, les Etats-Unis – leurs puissants services secrets les premiers – avaient sous-estimé le risque pesant sur la tête du raïs : peu après la chute de Ben Ali, ils chiffraient à 20 % la probabilité que son homologue égyptien subisse un sort similaire. Le président Barack Obama aurait été, selon le quotidien, le plus convaincu des risques de propagation. Hosni Moubarak parti, c’est encore lui qui tente de prendre les devants.

–   Ces derniers jours, des responsables de l’administration américaine auraient, selon le Washington Post, contacté les autorités jordaniennes et saoudiennes, des pays où "la stagnation économique, des populations jeunes et une frustration politique latente – semblables à celles qui prévalaient à Tunis et au Caire – pourraient allumer la mèche d’un changement politique profond, susceptible d’écarter du pouvoir les alliés d’hier au profit de mouvements belliqueux et anti-occidentaux". Au cours de ces appels, le message de Washington aurait été clair : "Le meilleur antidote aux manifestations est la réforme conduisant à une plus grande ouverture de la société."

UNE LEÇON D’HUMILITÉ

–   Dans la région arabe, la décision finale des Etats-Unis de se ranger du côté des mouvements de contestation aurait fortement mécontenté. "Il va falloir faire un peu de raccommodage avec les Saoudiens et les autres, qui semblent avoir conclu que nous avons jeté Moubarak par la fenêtre", souligne dans le Washington Post Elliott Abrams, ancien conseiller sur la sécurité nationale de l’administration Bush au Moyen-Orient.

–   Les analystes connaissent bien l’enjeu sous-jacent qu’ont à l’esprit tous les diplomates américains : la situation d’Israël, qui a vu avec anxiété tomber l’un des rares régimes qui ne lui étaient pas hostiles dans la région.

–   Reste que, selon plusieurs observateurs, la leçon de la révolution égyptienne pourrait bien être celle d’une certaine humilité. Les Etats-Unis n’ont pas eu, finalement, un rôle déterminant dans l’affaire, rappelle Foreign Policy. Pour le chroniqueur du site Aaron David Miller, ancien du département d’Etat, "[les Américains] doivent se ressaisir et réaliser une chose : les Etats-Unis n’en sont peut-être pas réduits au rôle de potiche, mais ils ne contrôlent pas le monde, et ne l’ont jamais fait".

–   Pour se préparer à la suite, les Etats-Unis étudient avec attention les exemples passés de renversements populaires. Avec, selon le Washington Post, une attention particulière portée au cas de l’Indonésie, bien connu de Barack Obama, qui a passé une partie de son enfance dans ce pays. La Maison Blanche voit dans la transition réussie vers la démocratie de ce pays à majorité musulmane, menée après un soulèvement en 1998, une source d’espoir, "un contre-argument aux critiques des conservateurs, selon lesquels une république islamique semblable à l’Iran pourrait émerger au cœur du Moyen-Orient arabe".

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