Parigi propone una cooperazione nucleare al Pakistan/Lellouche : «In Pakistan, è in gioco la nostra sicurezza»

Figaro            090516
Parigi propone una cooperazione nucleare al Pakistan
Alain Barluet

●    Mentre cresce la tensione in Pakistan, il presidente francese ha proposto a quello pakistano una cooperazione nel nucleare civile;

●    l’accordo va a controbilanciare quello recente India-Usa-Francia, che consente di fornire all’India centrali nucleari civili di recente generazione, e in generale  di sviluppare con essa una cooperazione industriale e scientifica nel nucleare civile,

o   Figaro: un progetto di tale estensione non sarebbe stato finora previsto per il Pakistan né dagli Usa né dalla Francia.

o   Il ministro Esteri pakistano, Shah Mahmood Qureshi: «Ciò che si fa per l’India può essere fatto per il Pakistan», alludendo ai recenti accordi di cooperazione. Non sarebbe previsto il trasferimento di tecnologia, come invece dichiarato da Qureshi.

●    La Francia ha annunciato lo sblocco di €12mn. per i profughi pakistani, che fuggono dagli scontri tra esercito e talebani nel N-E.

●    Secondo l’ONU, dopo 20 giorni di offensiva i profughi sarebbero circa 1 milione;

o   Mingora (300mila abitanti) è ora una città fantasma, senza elettricità, acqua e alimentari.

o   Secondo testimoni, i talebani la occupano e stanno costruendo trincee e minano gli accessi, impediscono ai civili (sarebbero 200mila in trappola) di fuggire e li utilizzano come scudi umani.

o   L’esercito pakistano dichiara di aver ucciso 940 talebani in 3 settimane, perdendo solo 45 dei suoi uomini.

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Le Figaro       090507

Lellouche : «In Pakistan, è in gioco la nostra sicurezza»

intervista di Alain Barluet a Pierre Lellouche, rappresentante speciale francese per Afghanistan e Pakistan

●    Lellouche: stiamo assistendo alla prima crisi del mondo multipolare: c’è il rischio che il Pakistan diventi un emirato islamico con armi atomiche.

●    Sulla diagnosi c’è una convergenza USA-Francia, difficoltà nella applicazione politica.

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– Grave la situazione in Afghanistan; senza l’aiuto del Pakistan non può riuscire la strategia francese; la nostra sicurezza è condizionata da quanto succede nell’area.

– Quanto avviene nella valle di Swat è la rinuncia del Pakistan alla sovranità in una delle sue province; è in atto una crisi internazionale, non è una questione tribale, come all’inizio hanno è detto i pakistani.

– Per la gente pakistana il conflitto nel loro paese contro una provincia governata da musulmani è solo l’importazione della guerra americana.

– Occorre che esercito e polizia pakistani (sottopagati e sotto equipaggiati) siano equipaggiati ed addestrati per un nuovo tipo di guerra; il sistema attuale parte dall’ottica di una guerra convenzionale e nucleare contro l’India.

– L’esercito pakistano inviato nell’area ha sferrato attacchi massicci, con migliaia di vittime civili e 500mila profughi non riconosciuti dal governo.

– Con i nostri alleati cerchiamo di spingere i pakistani ad una strategia di riconquista a lungo termine.

Occorre creare un gruppo di contatto sul Pakistan con Russia, India, Iran, paesi del Golfo, Usa e UE.

Le Figaro        090516

Paris propose une coopération nucléaire au Pakistan

Alain Barluet

15/05/2009 | Mise à jour : 19:48 | Commentaires 24 | Ajouter à ma sélection

Nicolas Sarkozy a reçu vendredi à l’Élysée son homologue pakistanais, Asif Ali Zardari.

–   En pleine montée des périls au Pakistan, Paris a proposé à ce pays de coopérer avec lui dans le domaine du nucléaire civil. Plus précisément, Nicolas Sarkozy a indiqué vendredi à son homologue pakistanais Asif Ali Zardari que la France était prête à offrir son aide «dans le domaine de la sûreté nucléaire». Ceci, «afin que le programme nucléaire civil pakistanais se développe dans les meilleures conditions de sécurité», souligne-t-on à l’Élysée. Toutefois, aucun transfert de technologie n’est évoqué, contrairement à ce qu’a affirmé le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Shah Mahmood Qureshi, lors d’une conférence de presse, vendredi à Paris.

–   «Ce qu’on a fait pour l’Inde, on peut le faire pour le Pakistan» , a souligné le chef de la diplomatie d’Islamabad, faisant manifestement allusion aux accords de coopération récemment passés entre New Delhi avec les États-Unis et la France. Des accords permettant, sous condition, de livrer à l’Inde des centrales nucléaires civiles de génération récente. Et plus généralement de développer avec ce pays une coopération industrielle et scientifique de grande envergure dans le domaine nucléaire civil.

–   À Washington comme à Paris, de tels projets n’ont jamais été à l’ordre du jour avec le Pakistan, mauvais ­élève notoire en matière de prolifération. Son instabilité actuelle ne plaide guère en faveur d’une coopération aussi poussée. Tout juste s’agit-il d’envoyer un signal, au moment où la poussée des talibans fait craindre que le programme pakistanais ne tombe un jour dans de mauvaises mains.

–   Autre geste de soutien, annoncé à l’issue de la rencontre des deux chefs d’États, vendredi, le déblocage par la France de 12 millions d’euros pour venir en aide aux déplacés qui fuient les combats entre l’armée et les talibans dans le nord-ouest du pays. Lors de ces entretiens, Nicolas Sarkozy a également «souligné l’impératif pour le Pakistan de poursuivre ses efforts contre l’extrémisme taliban, ainsi que contre toutes les autres formations terroristes menaçant son territoire et ses voisins et à coopérer étroitement à cette fin avec les pays limitrophes du Pakistan» , selon un communiqué de l’Élysée.

Boucliers humains

–   Sur le terrain, la situation s’avère toujours aussi tendue. Des dizaines de milliers de civils pris au piège des combats entre l’armée et les talibans à Swat, dans le nord-ouest du Pakistan, prenaient la fuite, vendredi, à la faveur d’une levée temporaire du couvre-feu par les militaires, prêts à attaquer.

–   Selon l’ONU, le nombre de personnes déplacées après vingt jours d’offensive de l’armée approche actuellement le million. La ville de Mingora, peuplée d’ordinaire de 300 000 habitants, est devenue depuis plus d’une semaine une ville fantôme, privée d’électricité, d’eau, de vivres. D’après des témoignages, les talibans tiennent la rue et ont commencé à creuser des tranchées et miner les principaux accès, pour ralentir la progression de l’armée, mais aussi pour empêcher les civils de fuir et constituer ainsi des boucliers humains.

–   Deux cent mille personnes seraient ainsi prises au piège. Vendredi matin, l’armée a levé huit heures durant son couvre-feu à Mingora et ses environs, laissant passer des centaines de véhicules de civils.

–   Les militaires ont affirmé vendredi avoir tué 55 talibans. Au fil de bilans quotidiens impossibles à vérifier, l’armée a assuré avoir tué plus de 940 talibans en trois semaines et n’avoir perdu que 45 soldats.

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Le Figaro       090507

Lellouche : «Au Pakistan, notre sécurité est engagée»

Propos recueillis par Alain Barluet

07/05/2009 | Mise à jour : 22:25 | Commentaires 31 | Ajouter à ma sélection

Des militaires pakistanais en route mercredi pour la vallée du Swat. Selon Pierre Lellouche, « il faut que l’armée et la police soient équipées et entraînées pour un nouveau type de guerre », les frappes massives «faisant des milliers de morts civils ».

INTERVIEW – Le représentant spécial français pour l’Afghanistan et le Pakistan s’alarme des menaces de déstabilisation du Pakistan.

LE FIGARO. – La stabilité du Pakistan est-elle selon vous réellement menacée par l’offensive des talibans ?

–   Pierre LELLOUCHE. – La situation est grave. Une solution à long terme pour l’Afghanistan ne sera pas possible tant que le Pakistan ne nous aidera pas. Notre stratégie pour l’Afghanistan ne pourra réussir que si le Pakistan cesse d’envoyer à travers ses frontières des milliers de combattants armés, financés par la drogue ou par des fondations islamiques.

–   Aujourd’hui, le problème est pourtant moins de savoir si le Pakistan nous aidera dans cette lutte que si le pays survivra à la talibanisation rampante qui est à l’œuvre. Deux problèmes sont imbriqués : la reconstruction d’un Afghanistan stable, où al-Qaida ne reviendra pas au pouvoir, et la survie du Pakistan, fondamentale pour la paix du monde. Ce qui se passe là-bas engage notre propre sécurité.

–   Les événements qui se sont produits dans la vallée de la Swat (lire l’encadré) ne sont rien d’autre que le renoncement d’Islamabad à sa souveraineté dans l’une de ses provinces. C’est le problème numéro un. Il ne s’agit pas d’une affaire tribale, comme l’ont affirmé au début les Pakistanais, mais d’une crise mondiale.

Quels contre-feux peut-on mettre en place ?

Il faudrait que trois conditions puissent être réunies au Pakistan. D’abord que la classe politique (notamment les deux grands partis, le PPP et la Ligue musulmane, NDLR) s’accordent pour dire au pays que sa survie est en jeu. Deuxièmement, à partir de ce consensus politique, il faudrait qu’un immense travail pédagogique soit effectué en direction de la population pakistanaise, très pauvre et très islamisée. Faute d’un vrai système scolaire, ce sont 18 000 écoles coraniques (madrasas) qui enseignent aux enfants la version la plus radicale du wahhabisme…

–   Pour le petit peuple pakistanais, ce conflit qui se déroule à l’intérieur du pays contre une province gouvernée par des musulmans pieux n’est rien d’autre qu’une importation de la guerre américaine.

–   Troisième condition, il faut que l’armée et la police pakistanaises soient équipées et entraînées pour un nouveau type de guerre. Or le système de sécurité actuel a été édifié dans l’optique d’une guerre conventionnelle et nucléaire contre l’Inde.

–   Sous-payée, sous-équipée, la police ne peut contrôler le territoire.

–   Quant à l’armée, lorsqu’elle a été envoyée, elle a utilisé des frappes massives, faisant des milliers de morts civils et 500 000 réfugiés de l’intérieur que le gouvernement ne reconnaît pas. Avec nos partenaires, américains, chinois, indiens, etc., nous allons nous efforçer d’amener les Pakistanais à adopter une stratégie de reconquête à long terme.

Faut-il pour cela conditionner l’aide au Pakistan ?

–   On n’en sortira pas sans la création d’un groupe de contact autour du Pakistan, avec la Russie, l’Inde, l’Iran, les États du Golfe, avec les États-Unis et les Européens, pour peser ensemble sur les décisions des gouvernants pakistanais civils et militaires. Islamabad ne pourra alors plus être tenté de jouer les uns contre les autres. Nous assistons à la première crise du monde multipolaire. L’inquiétude est générale devant le risque de voir le Pakistan se muer en émirat islamique disposant d’armes nucléaires. Je suis aussi favorable à la conditionnalité de l’aide, une opinion qui n’est pas partagée par tous dans l’Administration américaine et au Congrès.

Précisément, quelle est l’ampleur des divergences au sein de la «task-force» internationale ?

–   Entre Washington et Paris, il y a désormais une réelle convergence de vues sur le diagnostic. La difficulté réside dans l’application de la politique. Face aux Américains, face à Richard Holbrooke (le représentant américain pour l’AfPak, NDLR) , il faut exister et se faire entendre.

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