Non ci sarà una struttura internazionale di controllo

Le Figaro       081117
Non ci sarà una struttura internazionale di controllo
Jean-Pierre Robin

– Niente governo sovrannazionale della finanza, funzione a cui si candidava l’FMI, con i suoi 185 paesi membri, e che dovrà condividere con il Forum per la stabilità finanziaria (FSF), creato nel 1999 dopo le crisi del 1997 e 98, presieduto dal governatore Banca Italia, Draghi.

– Ne dovrebbe uscire un’architettura di controllo a centri multipli, e non una centrale sovrannazionale, con il rafforzamento dell’FMI, che sta attuando programmi di valutazione dei sistemi finanziari nazionali, a cui si sono sottratti finora Cina e USA.

o   L’FMI, il cui presidente è Dominique Strauss-Kahn, ha oggi il potere di sorveglianza monetaria e un piccola misura sui sistemi finanziari nazionali.

o   Il FSF è molto composito: i paesi del G/ + 4 invitati (Australia, Paesi Bassi, Hongkong, Singapore); FMI, BM, OCDE, Banca dei regolamenti internazionali e suoi comitati di supervisione e controllo bancario; associazioni internazionali dei regolatori nazionali delle Borse e delle assicurazioni.

o   Il FSF sarebbe un “produttore di norme”, per armonizzare i regolamenti nazionali.

– Ha prevalso al G20 il pragmatismo anglo-americano, contro le proposte di nuovi istituzioni:

            i regolatori nazionali dovrebbero concordare in anticipo come trattare banche e assicurazioni con filiali in vari paesi (versione di una proposta britannica raccolta dalla UE di istituire una sorveglianza speciale per i primi 30 gruppi finanziari mondiali.

Le Figaro        081117

Il n’y aura pas de structure internationale de contrôle

Jean-Pierre Robin

17/11/2008 | Mise à jour : 07:20 | Commentaires 5

Tout sauf un gouvernement supranational de la finance.

Il n’y aura pas de grand «machin», pour reprendre l’expression du général de Gaulle vis-à-vis de l’ONU, pas d’organisation internationale unique contrôlant à elle seule la finance.

–    Fort de son universalité et de ses 185 pays membres, le Fonds monétaire international se serait bien vu dans ce rôle. Il devra le partager avec le Forum de stabilité financière (FSF).

–   Quel est ce «truc» aurait demandé Zazie (dans le métro), cette contemporaine de l’épopée gaullienne ? Le FSF a un déficit de notoriété comparé au FMI. Créé en 1999 à la suite des crises financières de 1997-1998, c’est une galaxie baroque.

o    Il rassemble des pays (ceux du G7, plus quatre «invités», Australie, Pays-Bas, Hongkong, Singapour), des organisations internationales (FMI, Banque mondiale, OCDE, la Banque des règlements internationaux et ses comités de supervision et de contrôle bancaire), ainsi que les associations mondiales regroupant les régulateurs nationaux des Bourses d’un côté et des assurances de l’autre.

–   Le FMI exerce aujourd’hui un pouvoir de surveillance dans le domaine monétaire et (un peu) vis-à-vis des systèmes financiers nationaux. Le FSF se définit comme un «producteur de normes», qui s’efforce d’harmoniser les règles nationales. Le communiqué du G20 reconnaît que la «coopération» internationale est certes importante, mais il affirme que la régulation «relève avant tout de la responsabilité nationale». La véritable novation est qu’il est demandé au FSF et au FMI de coopérer. Il est toutefois exclu que le second absorbe le premier à terme, comme des esprits cartésiens pouvaient l’imaginer.

–   Dominique Strauss-Kahn, le patron du FMI, et Mario Draghi, le président du FSF, par ailleurs gouverneur de la Banque d’Italie, se sont fendus d’un communiqué commun dès la veille du G20, se promettant de coopérer tout en soulignant leurs spécificités respectives. Autre preuve que cette séparation sera pérennisée, le G20 a demandé au FSF de «s’élargir à des économies émergentes». Sans prétention à l’universalité : on ne songe nullement à instaurer un «gouvernement mondial de la finance».

Mobile de Calder

Autre signe que le pragmatisme anglo-américain, privilégiant la solution de problèmes à la création d’institutions, a prévalu : «les superviseurs (devront) collaborer pour créer des collèges de surveillance pour toutes les grandes sociétés financières transnationales afin de renforcer la surveillance des entreprises transnationales» (sic), stipule le communiqué. Il est donc proposé aux régulateurs nationaux de s’entendre a priori pour traiter des banques ou groupes d’assurances qui ont des implantations dans plusieurs pays. C’est une version édulcorée du projet lancé par le Britannique Gordon Brown, et reprise avec un certain enthousiasme par l’Union[e] européenne, d’institutionnaliser une surveillance spéciale pour les 30 premiers groupes financiers de la planète.

–   Telle est l’architecture globale qui se dessine, plus proche d’«un mobile de Calder» aux centres multiples, comme on peut en voir un à Kennedy Airport, que de la cathédrale de Reims, où tout se résout dans une clé de voûte. Ceux qui avaient rêvé d’une surveillance supranationale des banques devront changer de psychanalyste.

Malgré tout, le FMI se voit renforcé dans son rôle de vigie. Il mène aujourd’hui «des programmes d’évaluation des systèmes financiers» nationaux (FESF), sur la base du volontariat. Cet instrument devrait être systématisé. Le FMI a fait savoir que la Chine et les États-Unis avaient jusqu’à présent refusé de s’y soumettre. Strauss-Kahn a toujours pensé, en privé, que la crise du subprime aurait pu être évitée si les Américains avaient accepté de subir l’examen radio du FMI !

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