L’Arabia al centro di una mediazione in l’Afghanistan
● L’Arabia Saudita ha preso l’iniziativa sulla questione afghana, cercando di inserire una contraddizione tra talebani e al-Qaida, con l’avvallo di Francia e GB, che con gli USA pensano ad una nuova strategia (negoziati con i nazionalisti, con l’esclusione di Al-Qaida).
● Lo stesso presidente afghano, Karzai, ha chiesto un aiuto all’Arabia.
o L’Arabia ha una relazione di lunga data con l’Afghanistan, dove ha inviato ad inizio anni 1980 legioni di mujaheddin, tra cui Osama Bin Laden, contro i guerriglieri afghani e i sovietici.
o Alcuni di questi combattenti afghani i sono ora vicini ai talebani.
o Leader tribali afgani, in contatto con i responsabili talebani, si sono fatti curare in Arabia
– Il britannico The Observer: lista di 11 condizioni poste dai talebani per porre fine agli scontri, tra esse il ritiro delle truppe straniere, e ministeri chiave.
Il ministro Esteri iraniano mette in guardia l’Occidente da negoziati con i talebani
– Avvertimento del ministro Esteri iraniano (Mottaki) all’Occidente, niente negoziati con i talebani; in settembre rappresentanti del governo afghano si sono incontrati con quelli talebani in Arabia Saudita, per porre fine agli scontri;
o presidente afghano e diversi paesi occidentali pro negoziati
– Mottaki: è ormai chiaro il fallimento strategico delle forze straniere in Afghanistan.
l’Iran aveva sostenuto l’opposizione al governo talebano afghano, caduto nel 2001.
Iranian foreign minister warns West against talks with Taliban
TEHRAN: Iranian Foreign Minister Manouchehr Mottaki warned the West Sunday not to push for talks with the Taliban, which had stormy relations with Tehran when it ruled Afghanistan up to 2001. "Today, the whole world knows about the strategic failure of foreign forces in Afghanistan and we advise them not to try a new failure," Mottaki said.
"We advise them to think about the consequences of the talks [with the Taliban] which are taking place in the region and in Europe and avoid being bitten in the same spot twice," he added, citing a Persian proverb.
– Last month, Afghan government representatives met Taliban leaders in the Saudi holy city of Mecca for talks on ending the insurgency that has plagued Afghanistan since the Taliban were ousted from power in 2001, the Saudi-owned daily Ash-Sharq al-Awsat reported.
– The Afghan government denied the report but President Hamid Karzai has long called for talks with the Taliban on condition that they accept his government’s Constitution and are not involved with Al-Qaeda.
Several Western countries have expressed support for negotiations with the insurgents.
"The West should not think they can confine extremism to Afghanistan, Pakistan and central Asia," Mottaki said, warning that militancy would one day also reach Europe and the West.
– The hard-line Sunni Taliban had hostile relations with Shiite Iran, which was a major backer of the Afghan opposition to the Taliban government’s rule. – AFP
L’Arabie au centre d’une médiation en Afghanistan
02/10/2008 | Mise à jour : 23:58 | Commentaires 4
«J’ai écrit à plusieurs reprises au roi Abdallah pour lui demander de nous aider à ramener la paix en Afghanistan», a déclaré le président afghan, Hamid Karzaï.
– Avec l’aval de la France et de la Grande-Bretagne, Riyad cherche à enfoncer un coin entre les talibans et les djihadistes d’al-Qaida.
– Le roi Abdallah a reçu en début de semaine le grand mufti d’Afghanistan et une délégation d’oulémas venus de Kaboul. Au début de la fête de l’Aïd, cette rencontre dépassait le cadre de la traditionnelle diplomatie saoudienne du ramadan, qui permet au Gardien des lieux saints de l’islam de s’entretenir à cette occasion avec les sommités les plus variées du monde arabo-musulman.
– Cet échange s’inscrit, en fait, dans le contexte des discrets contacts que Riyad a noués avec le gouvernement afghan et des émissaires talibans, pour tenter de ramener le calme à Kaboul. Lundi, le président afghan, Hamid Karzaï, lui-même, reconnaissait avoir appelé l’Arabie à la rescousse. «Depuis deux ans, j’ai écrit à plusieurs reprises au roi Abdallah pour lui demander, en tant que chef du monde musulman, de nous aider à ramener la paix en Afghanistan.» Le leader afghan reconnaissait que des «émissaires» s’étaient rendus à de nombreuses reprises en Arabie mais aussi au Pakistan. Il niait en revanche que des «négociations» aient commencé avec ses ennemis talibans, via Riyad.
– L’hebdomadaire britannique, The Observer, venait pourtant de révéler qu’un «ancien membre de haut niveau» de la direction talibane avait transmis une liste de onze conditions pour mettre fin aux hostilités, dont un retrait programmé des troupes étrangères d’Afghanistan, ainsi que la possibilité d’obtenir des ministères clés. Au cours de l’été, le médiateur aurait effectué plusieurs navettes entre Quetta, fief taliban au sud-ouest du Pakistan, Riyad et Kaboul.
– Que des pourparlers aient commencé ou non, une chose paraît certaine : l’Arabie saoudite a pris l’initiative sur le dossier afghan. François Fillon l’a d’ailleurs reconnu devant les députés, en défendant début septembre l’engagement français en Afghanistan : «Nous devons explorer des moyens de séparer les djihadistes internationaux de ceux qui agissent plus pour des raisons nationales ou tribales. Des efforts allant dans cette direction sont dirigés par des pays musulmans sunnites tels que l’Arabie saoudite», ajoutait le premier ministre.
Pourquoi Riyad au centre d’une médiation afghano-talibane ? «Parce que l’Arabie a une relation ancienne avec l’Afghanistan», nous déclare Jamal Khashoggi, rédacteur en chef du quotidien Arab News. Au début des années quatre-vingt, les services de renseignements saoudiens envoyèrent des légions de moudjahidins – dont Oussama Ben Laden – lutter, avec les combattants afghans, contre les occupants soviétiques du pays. «Certains de ces combattants sont aujourd’hui proches des talibans», ajoute celui qui fut le dernier officiel saoudien à rencontrer Ben Laden en 1996 au Soudan.
– Des leaders tribaux afghans, ayant accès à des responsables talibans, sont également venus se faire soigner dans les hôpitaux saoudiens. «Riyad est d’autant plus encline à réactiver ses canaux de communication en Afghanistan, poursuit un diplomate occidental, que les pays de la Coalition, France et États-Unis compris, pensent qu’ils doivent revoir leur stratégie en Afghanistan.» Or l’Arabie ne cesse de leur répéter que cette stratégie conduit à l’échec.
Réclamée par Kaboul, la médiation saoudienne est bien accueillie à Paris et à Londres. Mi-juillet, le ministre des Affaires étrangères saoudien, Saoud al-Faysal, en a longuement parlé à Bernard Kouchner. Et mercredi, le chef de la diplomatie française a encouragé les contacts avec les combattants «nationalistes», à l’exclusion de la mouvance al-Qaida. C’est exactement l’objectif des Saoudiens, qui cherchent à enfoncer un coin entre les talibans et l’organisation de Ben Laden, qui a juré la perte de la monarchie à Riyad. En intervenant en Afghanistan, les Saoudiens veulent empêcher que le chaos ne se propage chez leurs alliés pakistanais, dont ils ont financé la bombe atomique.