– Le forze della ribellione siriana sono costituite da miriadi di brigate, sparse in tutta la Siria, mancano di armi e munizioni, e faticano a coordinare le loro azioni, hanno varie ideologie, dal nazionalismo arabo al jihadismo transnazionale, sotto l’influenza dei vari finanziatori, con interessi a volte divergenti.
– I vari raggruppamenti di ribelli a volte sono tra loro alleati sul terreno, a volte concorrenti, o nemici.
– Il tentativo di unificazione del generale Salim Idriss, capo dell’Esercito Libero Siriano (ELS), non è riuscito.
– Sono presenti soprattutto nei sobborghi di Damasco, la Goutha, e a Deraa, alla frontiera giordana.
– Sono spesso comandati da ex ufficiali dell’esercito siriano, membri del Consiglio Supremo diretto da Salim Idriss; sostengono gli obiettivi democratici della ribellione.
– Le due sole coalizioni di dimensione nazionale, che costituiscono l’ossatura del ELS sono Ahfad Al-Rassoul (I nipotini del profeta) e Jabhat Ahrar Syria (Il Fronte degli uomini liberi di Siria); quest’ultima che avrebbe 10 000 guerriglieri, è stata creata dal colonnello Qassem Saadeddin, ex pilota dei caccia siriani, con l’obiettivo di fare da contrappeso ai jihadisti. Entrambe sono finanziate dall’Arabia Saudita, tramite la Giordania, e probabilmente anche dagli Usa, che destinano ai loro aiuti solo a Salim Idriss.
– Le altre brigate nazionaliste hanno dimensione locale, ad es. Liwa Shuhada Duma (brigata dei Martiri di Duma), formata da islamisti moderati e militanti della sinistra originari di Duma, sobborgo di Damasco.
– Hanno le Brigate più forti, usano una retorica religiosa classica, vicina a quella dei Fratelli Musulmani, che sono tra i fondatori della Coalizione Nazionale Siriana, la principale piattaforma dell’opposizione; per il dopo-Assad prevede un programma democratico, non confessionale, pluralista.
– Le formazioni più note: Liwa Al-Tawhid (brigata dell’Unicità)a Aleppo, Suqqur Al-Cham (I Falchi della Siria) a Idlib e Liwa Al-Islam (brigata dell’Islam) nei sobborghi di Damasco, (16 000 guerriglieri).
– Sono forti soprattutto nel Sud, a Rastan (nei pressi di Homs), con il battaglione Katibat Farouk, e a Deraa.
– Questi gruppi, inizialmente nell’orbita del ELS, nel settembre 2012 hanno aderito al Fronte Islamico per la Liberazione della Siria (FILS), cosa che ha loro permesso di beneficiare dei “fondi privati del Golfo arabo-persiano”, una corrente “sururista”, un misto di salafismo e Fratellanza, secondo il ricercatore Thomas Pierret; lasca la subordinazione al generale Idriss, che ha base a Istanbul. Il FILS è finanziato dal Qatar e della Turchia.
– Predominano nel Nord, a Idlib, Aleppo, Hama e Rakka, e nelle montagne del jebel Akrad. La loro posizione geografica tende a sovrapporsi a quella di Al-Jabhat Nosra con cui a volte collaborano.
– Si raggruppano generalmente nel Fronte islamico per la Siria (FIS), creata nel 2012, una delle coalizioni più forte, assieme al FILS.
– La sua colonna vertebrale è costituita dai 20 000 uomini della brigata Ahrar Al-Cham; altrettanto importante la Liwa Al-Haq (Brigata della Giustizia), nella provincia di Homs.
– vogliono uno Stato islamico, sono anti-sciiti e anti-alawiti, spesso finanziati da ricchi kuwaitiani.
– Jabhat al-Nusra (JAN) e lo Stato Islamico d’Irak e del Levante (SIIL) sono raggruppamenti della nebulosa al-Qaeda e operano soprattutto nel Nord e nella valle dell’Eufrate
– Jabhat al-Nusra è stato creato nel 2012 da emissari di al-Qaeda d’Irak, a cui si sono uniti jihadisti siriani, pur contando solo alcune migliaia di guerriglieri si è imposto tra i raggruppamenti dei ribelli grazie alla disciplina e allo zelo. è
– SIIL è stato creato nella primavera 2013 da dissidenti di JAN. Il suo capo Abou Baker Al-Baghdadi voleva fondersi con al-Qaida Irak, contrariamente al fondatore di JAN, Mohammed Al-Joulani.
– Dopo questa scissione JAN è composto soprattutto da jihadisti siriani, che cercano di integrarsi tra i ribelli, mentre EIIL attira jihadisti stranieri.
Nelle aree abitate dai curdi predominano le Unità di protezione popolare, l’ala militare del Partito di Unione Democratica, ramo siriano del PKK, si situano a metà tra il regime siriano che ha loro offerto un’autonomia di fatto nelle loro roccaforti del N-E e N-O, e gli insorti, che considera legati alla Turchia. Si scontrano regolarmente con brigate jihadiste, in particolare a Ras Al-Aïn, sulla frontiera.
Syrie : la mosaïque rebelle, des groupes aux intérêts parfois opposés
Le Monde.fr | 17.09.2013 à 11h41 • Mis à jour le 20.09.2013 à 10h48 | Par Benjamin Barthe
Des combattants de l’Armée syrienne libre, à Alep, dans le nord de la Syrie, le 16 septembre.
– Les rebelles qui se préparaient à s’engouffrer dans la brèche qu’un bombardement américain aurait pu ouvrir en sont pour leurs frais. L’accord Kerry-Lavrov leur a fait comprendre qu’ils devront compter sur leurs propres forces pour espérer l’emporter.
– Problème : la rébellion est constituée d’une myriade de brigades, éparpillées dans toute la Syrie, qui, outre leur manque chronique d’armes et de munitions, ont le plus grand mal à coordonner leurs efforts.
Unis par une même détestation du régime Assad, mais imprégnés d’idéologies très variés – du nationalisme arabe ou djihadisme transnational, influencés par des bailleurs de fonds aux priorités parfois divergentes, du département d’Etat américain aux mécènes salafistes du Golfe, ces combattants peuvent se comporter sur le terrain autant en alliés qu’en concurrents, voire en ennemis.
En dépit de tentatives d’unification, menée notamment par le général Salim Idriss, le chef de l’Armée syrienne libre (ASL), qui chapeaute une partie de ces brigades, le factionnalisme reste de mise. Revue de détail des différents courants de l’insurrection, de leurs localisation et de leurs poids respectifs.
Voir aussi notre carte : " Géographie de la rébellion syrienne"
– Les brigades qui relèvent de ce courant sont principalement présentes dans la Ghouta, la banlieue de Damas, ainsi qu’à Deraa, à la frontière jordanienne. Elles sont souvent commandées par d’anciens officiers de l’armée syrienne, membres du Conseil militaire suprême, dirigé par Salim Idriss.
– Marqués par le nationalisme arabe, dont le parti Baas au pouvoir à Damas a fait son fond de commerce, ces déserteurs se sont ralliés aux objectifs démocratiques de la révolution. Dans cette catégorie, les deux seules coalitions d’ampleur véritablement nationale, qui constituent l’ossature de l’ASL, sont Ahfad Al-Rassoul (Les Petits-Fils du prophète) et Jabhat Ahrar Syria (Le Front des hommes libres de Syrie). Cette dernière, qui revendique près de 10 000 combattants, a été créée en mai par le colonel Qassem Saadeddine, un ancien pilote de la chasse syrienne, dans le but de faire contrepoids aux formations djihadistes.
– Toutes deux sont financées par l’Arabie saoudite, grande pourvoyeuse d’armes à la rébellion, via la Jordanie, et probablement aussi par les Etats-Unis, qui ont fait de Salim Idriss le récipiendaire exclusif de leur aide.
– Les autres brigades nationalistes ont une implantation surtout locale, comme, par exemple, Liwa Shuhada Douma (brigade des Martyrs de Douma), formée par des islamistes modérés et des militants de gauche originaires de Douma, en banlieue de Damas.
– Ces brigades, qui comptent parmi les plus puissantes de la rébellion, usent d’une rhétorique religieuse classique, proche du discours des Frères musulmans. Membre fondateur de la Coalition nationale syrienne, la principale plate-forme d’opposition, la confrérie promeut pour l’après-Assad un programme d’inspiration démocratique, pluraliste et non confessionnel.
– Liwa Al-Tawhid (brigade de l’Unicité) à Alep, Suqqur Al-Cham (Les Faucons de la Syrie) à Idlib et Liwa Al-Islam (brigade de l’Islam) en banlieue de Damas, qui revendique 16 000 combattants, sont les formations islamistes les plus connues.
– Mais c’est surtout dans le sud de la Syrie que leur poids se fait sentir, notamment à Rastan, près de Homs, avec la Katibat Farouk (bataillon Farouk) ainsi qu’à Deraa. Initialement, ces groupes armés évoluaient dans l’orbite de l’ASL. Mais en septembre 2012, ils se sont fédérés au sein d’un Front islamique pour la libération de la Syrie (FILS), une évolution qui leur a permis de bénéficier "de fonds privés du golfe arabo-persique, provenant de la mouvance dite sourouriste, un mixte de salafisme et de frérisme", selon le chercheur Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie.
– Certaines de ces brigades conservent l’estampille ASL parallèlement à leur affiliation au FILS. Mais leur degré de subordination au général Idriss, basé à Istanbul, est très relatif. "Leurs chefs participent à des réunions en sa présence, mais Idriss ne peut pas décrocher son téléphone et leur donner des ordres", affirme un bon connaisseur des arcanes de l’ASL. Le Qatar, sponsor traditionnel de Frères musulmans, ainsi que la Turquie, un autre de ses alliés, soutiennent financièrement le FILS.
– Les brigades qui professent un islam rigoriste tendent à se regrouper au sein du Front islamique pour la Syrie (FIS). Créée en décembre 2012, cette coalition est l’une des alliances les plus puissantes de l’insurrection, avec le Front islamique pour la libération de la Syrie.
– La très influente brigade Ahrar Al-Cham (Les Hommes libres du Levant), riche d’environ 20 000 hommes, constitue sa colonne vertébrale. La Liwa Al-Haq (brigade de la Justice), basée dans la province de Homs, joue également un rôle important au sein du FIS.
– Partisan de la création d’un Etat islamique, usant d’un discours volontiers confessionnel, anti-chiites et par conséquence anti-alaouites (la confession alaouite, suivie par 10 % de la population syrienne, dont la famille Assad, est un dérivé du chiisme), ces groupes armés, qui échappent à la tutelle de l’ASL, sont souvent financés par de riches koweïtiens.
– Ils sont dominants dans le nord de la Syrie, à Idlib, Alep, Hama et Rakka, ainsi que dans le djebel Akrad, la chaîne montagneuse qui domine Lattaquié.
– Leur implantation géographique tend à recouper celle du Jabhat Al-Nosra, avec qui ils collaborent parfois, sur le champ de bataille comme dans la gestion des zones sous leur contrôle.
– Deux produits dérivés de la nébuleuse Al-Qaida opèrent en Syrie, principalement dans le nord et la vallée de l’Euphrate, où ils ne cessent de gagner du terrain : Jabhat Al-Nosra (JAN) et L’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).
– Le premier a été créé au début de l’année 2012, par des émissaires d’Al-Qaida en Irak, rejoints par quelques djihadistes syriens, opportunément graciés par le régime Assad. Même s’il ne compte que quelques milliers de partisans, ce groupe s’est rapidement imposé au sein de la rébellion, grâce à la discipline et au zèle de ses combattants, experts ès attentats-suicides, ce qui a poussé Washington à l’inscrire sur sa liste des organisations terroristes.
– Le second a été créé au printemps 2013 par des dissidents de JAN, désireux de fusionner avec Al-Qaida en Irak, conformément aux prescriptions de son chef, Abou Baker Al-Baghdadi et contrairement aux souhaits d’Abou Mohamed Al-Joulani, le fondateur du Jabhat Al-Nosra. Conséquence de cette scission : JAN est aujourd’hui composé principalement de djihadistes syriens, qui tendent à s’intégrer à la rébellion, alors qu’EIIL attire en majorité des djihadistes étrangers, qui imposent leur credo obscurantiste aux zones passées sous leur coupe et n’hésitent pas à en évincer par la force les brigades trop modérées à leur goût.
– Les Unités de protection populaire, l’aile militaire du Parti de l’Union démocratique, qui est la branche syrienne du PKK turc, sont la force dominante dans les zones de peuplement kurde. Cette guérilla d’obédience marxiste suite une ligne médiane : à mi-chemin du régime, qui lui a offert une autonomie de fait dans ses fiefs du nord-est et nord-ouest, et de l’insurrection, qu’elle considère comme inféodée à la Turquie. Des accrochages ont régulièrement lieu entre ses combattants et ceux des brigades djihadistes, notamment à Ras Al-Aïn, un poste frontière stratégique.