Perché aumenta il protezionismo nel mondo

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Le Monde       120316
Perché aumenta il protezionismo nel mondo
Anna Villechenon

–   Sulla proposta di Sarkozy di una legge “Compera Europeo” (Buy European Act), modello americano:

o   invece di barriere doganali ai confini della UE, evitare atteggiamenti di non-cooperazione, come la IVA sociale in Francia o la compressione dei costi salariali in Germania, miranti a conquistare quote di mercato a discapito dei vicini paesi europei.

–   Dall’inizio della crisi finanziaria nel 2008, è aumentato il numero delle misure protezioniste (dati WTO:

o   nel 2010 erano 220 à 340 quelle avviate nel 2011.

o   dal luglio 2011 sono state varate 3 misure protezioniste per ogni misura di liberalizzazione; le tensioni commerciali hanno raggiunto il maggior picco dal 2009 (rapporto nov. 2011 dello svizzero Global Trade Alert – GTA).

–   Il direttore WTO, Pascal Lamy, ha parlato di “tempesta protezionista”, avvertendo che fossero attuate importanti misure protezioniste potrebbero costare $800MD all’economia internazionale, rievocato lo spettro della forte contrazione del commercio mondiale a causa delle barriere doganali con la Grande Depressione;

o   l’istituzione del Wto nel 1995 (dopo l’accordo GATT del 1947, per il regolamento delle tariffe doganali e commerciali) non protegge dalle reazioni dei singoli paesi quando sono in difficoltà, a rimettere in discussione la maggior parte dei risultati già raggiunti.

–   I PVS sono i più favorevoli a misure protezioniste; l’Argentina è il paese con il maggior numero, 192, secondo GTA, aumentate dopo la crisi del 2002, e poi ancora dopo l’inizio di quella del 2008.

–   Le misure protezioniste introdotte dall’Argentina, benché criticate dai paesi del Mercosur (Paraguay, Brasile e Uruguay) sono in linea con la decisione del Mercosur stesso del dicembre 2011 di aumentare le tasse di importazione per i prodotti provenienti dall’esterno del blocco;

o   il Brasile, che ha 81 misure protezioniste, ha aumentato l’imposta sull’importazione di veicoli, soprattutto dall’esterno del Mercosur.

Altri PVS

–   Russia (172 misure protezioniste) protegge il proprio settore auto, prescrivendo che fino al 2020 1/3 dei veicoli dovranno avere motore e trasmissioni fabbricati in Russia.

–   Cina (95 misure protezioniste), a dic. 2011 annunciata l’introduzione per due anni di nuovi dazi doganali su alcuni veicoli americani; Il WTO ha denunciato sussidi “regionali” per l’auto pari ad un totale $48MD (€37MD).

–   India (101 misure protezioniste) non ha ancora aperto il settore distribuzione, da marzo aveva deciso l’embargo sulle esportazioni di cotone, poi ritirato.

–   Dal 2008 sono invece calate le dispute commerciali, ma non sono meno aspre, a volte sfiorano il ricatto, vedi Cina:

o   nel 2008 erano 213 le inchieste sul dumping à 153 nel 2011.

–   Terminata dopo 20 anni la “guerra degli ormoni” USA-UE, sta sviluppandosi la contesa – tra Usa, Ue e Giappone contro la Cina – sulle “terre rare”, metalli preziosi sui quali la Cina ha un quasi monopolio, con 1/3 delle riserve accessibili e oltre il 95% del mercato.

–   Dispute calate ma non meno aspre, a volte sfiorano il ricatto:

–   la Cina ha fatto dipendere l’aiuto finanziario alla UE dalla rinuncia a due inchieste anti-dumping e anti-sovvenzioni; ha inoltre sospeso l’ordine di 45 Airbus contro la tassa CO2 della UE.

 UE:

–   dato che la maggior parte degli scambi commerciali dei paesi membri avviene all’interno della UE, i maggiori concorrenti della Francia, ad es., sono i paesi europei stessi, con i quali si svolge circa il 60% dell’interscambio (è in testa la Germania con il 17%);

o   le importazioni francesi dalla Cina sono solo l’8% del totale, 

Dato che nella divisione internazionale del lavoro i paesi UE non producono quasi più nei settori a basso valore aggiunto, come il tessile che richiede molta forza lavoro a basso costo, la UE non ha interesse a misure protezioniste contro la Cina per questo settore … che si ritorcerebbero sul prezzo dei prodotti importati.

Le Monde       120316

Pourquoi le protectionnisme progresse dans le monde

Le Monde.fr | 16.03.2012 à 18h18 • Mis à jour le 16.03.2012 à 18h23

Par Anna Villechenon

–   Alors que le protectionnisme revient au cœur des discours politiques en France depuis l’entrée en campagne des candidats à la présidentielle, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’est inquiétée, lors de sa dernière conférence interministérielle à la mi-décembre, de la montée des barrières douanières depuis le début de la crise financière en 2008. Selon l’OMC, le nombre de mesures protectionnistes initiées en 2011 s’élève à 340, contre 220 en 2010.

–   De son côté, l’organisme suisse Global trade alert (GTA) – qui recense l’ensemble des mesures commerciales dans le monde – avertissait, dans un rapport publié en novembre 2011, que trois mesures protectionnistes sont prises pour une mesure libéralisante depuis juillet 2011, et que les tensions commerciales ont atteint leur plus haut niveau depuis le "pic" de 2009.

UNE PERTE POTENTIELLE DE 800 MILLIARDS DE DOLLARS

–   Il n’en fallait pas plus pour que le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, appelle les membres de l’organisation à "restaurer un climat de confiance", qui est selon lui "une partie de la solution à la crise actuelle". Reprenant l’inusable métaphore de la tempête protectionniste, il prévenait que si d’"importantes mesures protectionnistes" étaient mises en place, elles pourraient coûter 800 milliards de dollars à l’économie mondiale.

–   Il s’agit pour l’OMC d’éviter une redite de la Grande Dépression des années 1930, qui avait vu le commerce mondial se contracter dangereusement sous l’effet des barrières douanières, jusqu’à dissoudre les liens économiques entre des pays repliés sur eux-mêmes. Or cette dissolution n’est pas étrangère à l’entrée en guerre de 1939.

–   D’où l’idée, en 1947, de négocier un accord international sur les tarifs douaniers et le commerce (General agreement on tariffs and trade, GATT), qui a abouti en 1995 à la création de l’OMC, dont le rôle est d’arbitrer les relations commerciales tout en limitant le protectionnisme.

–   Mais la libéralisation des échanges est loin d’être un processus linéaire, et quand un pays se trouve en difficulté économique, les acquis sont la plupart du temps remis en cause. 

L’ARGENTINE, GRANDE CHAMPIONNE

–   Les pays émergents sont, de loin, les plus friands de dispositifs protectionnistes. L’Argentine se taille la part du lion, avec 192 mesures, selon GTA. Si celles-ci ont fleuri après la crise qu’a traversé le pays en 2002, elles se font plus nombreuses encore depuis le début de la crise financière de 2008.

–   Dans le viseur de la présidente, Cristina Kirchner : le contrôle des importations. Sa dernière victime ? Le Royaume-Uni, qui a vu, à l’occasion du 30e anniversaire du conflit des Malouines, en février, ses exportations limitées.

–   Critiquées par les autres pays du Mercosur (Paraguay, Brésil et Uruguay) – qui représentent 25 % des exportations et 31 % des importations argentines -, ces mesures s’inscrivent pourtant dans un mouvement initié fin 2011 par l’alliance sud-américaine elle-même, qui a décidé en décembre d’augmenter temporairement ses taxes d’importation pour les produits provenant de l’extérieur du bloc.

o    De son côté, le Brésil – qui compte 81 mesures protectionnistes – a augmenté sa taxation sur les véhicules importés, surtout ceux qui viennent de pays extérieurs au Mercosur.

–   Au nom de l’intérêt national, les autres pays émergents cherchent également à se protéger : la Russie (172 mesures recensées) se concentre elle aussi sur son industrie automobile, puisqu’un tiers des véhicules devront être équipés d’un moteur ou d’une transmission fabriqués localement jusqu’en 2020.

–   La Chine (95 mesures recensées) annonçait quant à elle en décembre la mise en place, pour deux ans, de nouvelles taxes douanières sur certains véhicules américains. D’ailleurs, l’OMC dénonçait en décembre la prolifération des aides "régionales" en faveur de l’automobile, qui atteignent désormais 48 milliards de dollars en cumulé, soit 37 milliards d’euros.

–   L’Inde (101 mesures recensées) n’est pas en reste puisque, sous la pression populaire, elle a pour le moment renoncé à ouvrir le secteur de la distribution. Début mars, elle a décrété un embargo sur ses exportations de coton (lien "Abonnés"), avant de revenir sur sa décision en raison de l’envolée des cours.

DE LA NÉGOCIATION AU CHANTAGE

–   Si le protectionnisme reprend de la vigueur avec la crise, les différends commerciaux ont de leur côté diminué… depuis 2008, et ce, contrairement aux précédentes périodes de ralentissement économique. Pascal Lamy indiquait fin février que le nombre d’enquêtes sur les cas de dumping s’est établi à 153 en 2011, contre 213 en 2008.

–   Tout un symbole, après plus de vingt ans, la "guerre des hormones" entre les Etats-Unis et l’Union[e] européenne vient de prendre fin. Une autre s’apprête toutefois à prendre le relais autour des "terres rares", métaux précieux sur lesquels la Chine a le quasi-monopole, puisqu’elle possède un tiers des réserves accessibles, et plus de 95 % du marché. Les États-Unis, l’Union[e] européenne et le Japon ont d’ores et déjà porté plainte auprès de l’OMC.

–   Moins nombreux donc, les contentieux n’en sont pas moins durs, et ils frôlent parfois le chantage, comme quand la Chine décide de conditionner son aide à l’Union[e] européenne à l’abandon de deux enquêtes anti-dumping et anti-subventions lancées par cette dernière. Ou prend d’importantes mesures de rétorsion en gelant la commande de 45 Airbus en riposte à la taxe carbone, mise en place par l’Union[e] européenne – et ce, même si celle-ci est bien conforme aux règles édictées par l’OMC.

LES ÉMERGENTS EN LIGNE DE MIRE

–   Pour autant, malgré la pression nouvelle que les pays émergents mettent sur les pays développés, "le problème du protectionnisme n’est pas uniquement lié à ces pays. C’est particulièrement vrai dans le cas de l’Europe, puisque l’essentiel des échanges commerciaux des pays membres se font au sein de l’Union[e] européenne", explique Mathieu Plane, économiste à l’OFCE.

–   "Avec la division internationale du travail, nous ne produisons pratiquement plus dans les secteurs à faible valeur ajoutée, comme le textile, qui demande beaucoup de main-d’œuvre à bas coûts. Nous n’avons donc pas intérêt à prendre des mesures protectionnistes contre la Chine dans le secteur textile, puisque tout ce qu’on y gagnerait, c’est l’augmentation des prix des produits importés que nous n’avons pas intérêt à produire", argumente-t-il.

–   Avant de relativiser la menace du géant asiatique. "La Chine ne représente que 8 % des importations françaises. De fait, les principaux concurrents et partenaires de la France, ce sont les autres pays de l’UE, qui représentent environ 60 % de nos échanges commerciaux – Allemagne en tête, avec 17 %."

–   C’est pourquoi, pour M. Plane, "plutôt que d’envisager des barrières douanières aux frontières de l’UE" – comme propose de la faire notamment Nicolas Sarkozy avec un "Buy European Act" calqué sur le modèle américain -, "il serait préférable d’éviter les comportements non-coopératifs existant au sein de l’UE, comme la mise en place de la TVA sociale en France ou la compression des coûts salariaux en Allemagne, mesures qui ont pour objectif de gagner des parts de marché au détriment de ses voisins européens".

Anna Villechenon

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