Le Monde 110712, La Libia, obiettivo politico divenuto incerto per l’Eliseo
+ Le Parisien 110712, I deputati approvano la continuazione dell’intervento francese in Libia
+ Le Figaro 110711, Parigi, il dialogo condizione del ritiro degli alleati
– Mobilitazione nella guerra libica della Francia, “primo contribuente” dell’intervento, a fianco della Gran Bretagna:
o 4 400 soldati, di cui 800 in Francia;
o 40 aerei caccia; 8 navi e 18 elicotteri da attacco.
o Secondo ministro Difesa Longuet il costo della guerra in Libia è di €1,2mn/giorno, €100mn. in tre mesi; al di fuori dell’usura del materiale, €70mn. di munizioni e €27 mn. in salari, pari al 15% del bilancio annuale per le operazioni all’estero (secondo la portavoce del governo, Pécresse sarebbero invece €160mn.); il costo delle missioni estere supererà €1MD a fine 2011, contro i €640mn. stanziati dal bilancio statale.
– Se finora la condizione degli alleati per porre fine alla guerra era l’allontanamento di Gheddafi, ora a quattro mesi dall’inizio dell’intervento, la Francia ha lasciato intendere che l’intervento alleato potrebbe finire con un dialogo tra regime e ribelli del Consiglio Nazionale di Transizione, e che il dialogo potrebbe esserci anche se Gheddafi rimane in Libia ad altro titolo, in un’altra ala del palazzo (dichiarazioni del ministro francese Difesa, Longuet).
o Gli Usa hanno reagito riaffermando la condizione dell’allontanamento di Gheddafi dal potere, e sottolineando che tocca ai libici decidere su come deve essere la transizione.
– Il figlio di Gheddafi, Saif al-Islam, in un’intervista alla stampa algerina ha rilasciato un’altra versione del ruolo francese: «La verità è che stiamo negoziando con la Francia e non con i ribelli; il nostro emissario presso Sarkozy ha riferito che il presidente francese gli ha detto: “Noi abbiamo creato il consiglio (dei ribelli) e senza il nostro appoggio, denaro e armi, il consiglio non sarebbe mai esistito”; … “quando raggiungeremo un accordo con Tripoli, obbligheremo il consiglio al cessate il fuoco”».
– Secondo Saif al-Islam, Parigi avrebbe dato indicazioni ai ribelli affinché il governo di transizione si “impegni per diversi contratti” … “Vogliono parlare di contratti per gli aerei Rafale e per la Total”.
– Intervista di Sarkozy a maggio 2011 (L’Express) sull’intervento militare francese in Libia:
o una svolta nella politica estera della Francia dalla fine della colonizzazione.
– L’obiettivo riassunto in margine al G8 di Deauville (27 maggio), e ripetuto a fine giugno (24): nessuna possibilità di mediazione con Gheddafi, deve andarsene e i suoi soldati rientrare nelle caserme
o l’intervento questione di giorni o settimane, non certo di mesi;
– L’Eliseo pensava di incassare benefici politici rapidi, invece l’offensiva militare non ha in realtà conseguito l’obiettivo prefissato, difficile la situazione sul terreno.
– Per rafforzare gli anti-Gheddafi la Francia aveva lanciato in segreto armi agli insorti, a sorpresa degli alleati britannici e americani.
– Il parlamento francese ha deciso (12.07) la continuazione dell’intervento in Libia 482 a favore (maggioranza UMP e Nuovo Centro, Partito Socialista, compresi due ecologisti (Mamère e de Rugy) 27 contro (il gruppo Gauche Démocrate et républicaine – PC, Verdi, Partito della Sinistra) e alcuni voti sparsi: astenuti 7 socialisti, 42 non hanno partecipato; il ministro Difesa che ha dichiarato che ora occorre negoziare, si smetterà di bombardare quando i libici aprono n dialogo al loro interno e i militari rientrano tutti nelle caserme.
I socialisti chiedono “un’accelerazione diplomatica e politica”, prendono le distanze dal lancio di armi agli insorti ad inizio giugno, contribuiscono a disseminare armamenti sul territorio.
La Libye, objectif politique devenu incertain pour l’Elysée
LEMONDE.FR | 12.07.11 | 07h34 • Mis à jour le 12.07.11 | 11h38
Le premier bombardement français en Libye a eu lieu à 17 h 45, heure de Paris, le samedi 19 mars 2011. REUTERS/HO
– "Un tournant de la politique étrangère menée par la France depuis la fin de la colonisation." C’est ainsi que Nicolas Sarkozy présentait, dans un entretien à L’Express en mai dernier, l’intervention française en Libye. Une intervention qui devait au départ "se compter en jours ou en semaines – certainement pas en mois", selon Alain Juppé, ministre des affaires étrangères.
En retard face aux révolutions arabes de décembre et janvier 2010, Paris souhaitait avec le soutien militaire aux insurgés libyens montrer que la donne avait changé.
– L’objectif est alors clair. Le chef de l’Etat le résumait ainsi, le 27 mai, en marge du sommet du G8 à Deauville : "Il n’y a pas de médiation possible avec M. Kadhafi. Les soldats de M. Kadhafi doivent rentrer dans les casernes et M. Kadhafi doit partir. On peut discuter des modalités du départ dans l’honneur, dans quel pays… tout cela, c’est effectivement discutable […]. M. Kadhafi a en main sa situation personnelle : il part et il évite bien des souffrances au peuple libyen ; il s’entête et lui-même en paiera les conséquences." Un argument répété le 24 juin, lors d’une conférence de presse à Bruxelles : "Nous devons continuer jusqu’au départ de M. Kadhafi."
"SE METTRE AUTOUR D’UNE TABLE"
– Mais l’offensive militaire n’a pas pour l’heure connu le succès escompté. Sur le terrain, la situation est difficile. Et l’Elysée, s’il escomptait des bénéfices politiques rapides de l’opération, doit déchanter. Le quotidien britannique The Guardian ou Le Canard enchaîné en France avaient évoqué une pression de Nicolas Sarkozy sur l’état-major, dans l’espoir d’obtenir une victoire définitive avant le 14-Juillet.
– Pour renforcer les anti-Kadhafi, la France avait par ailleurs parachuté en secret des armes aux insurgés libyens, à la surprise de ses alliés américains ou britanniques. Avant de stopper ces livraisons, non sans avoir finalement admis leur existence. D’autres échos parlaient d’une visite du chef de l’Etat sur le terrain libyen d’ici là. Il a finalement préféré se rendre en Afghanistan, mardi 11 juillet, pour une visite éclair de quelques heures, au cours de laquelle il a confirmé le retrait de 1000 soldats français engagés dans ce pays.
– Alors que la France se retire d’Afghanistan après neuf ans de présence, l’assemblée nationale doit se prononcer mardi 11 juillet sur la poursuite de l’intervention en Libye. Une intervention dont les objectifs semblent désormais plus flous. Interrogé sur BFM TV, dimanche 10 juillet,
o le ministre de la défense, Gérard Longuet, a ainsi estimé qu’il "va falloir se mettre maintenant autour d’une table. On s’arrête de bombarder dès que les Libyens parlent entre eux et que les militaires de tous bords rentrent dans leurs casernes. Ils peuvent parler entre eux puisqu’on apporte la démonstration qu’il n’y pas de solution de force".
KADHAFI "DANS UNE AUTRE PIÈCE DE SON PALAIS"
Quant au sort réservé au dictateur libyen, il semble lui aussi incertain. Pour Gérard Longuet, s’il y a des négociations, "il sera dans une autre pièce de son palais, avec un autre titre". Une déclaration corrigée lundi 12 juillet par le ministère de la défense, pour qui il n’y a "pas d’inflexion de la position de la France" : "Pour Gérard Longuet, il est clair que Kadhafi n’a plus sa place comme dirigeant du pays."
– Pourtant, Seif Al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, a assuré dans un entretien à la presse algérienne que Paris négocierait désormais officieusement avec Kadhafi des modalités d’un cessez-le-feu. Une affirmation réfutée par Paris, qui nie toute "négociation directe" avec Tripoli, mais reconnaît désormais faire passer des "messages" au régime. "Toute solution politique passe par le retrait de Kadhafi du pouvoir et son renoncement à tout rôle politique", assure cependant le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero.
– Ces précisions données par Paris ont suscité une mise au point de Washington : "Ce sont les Libyens qui décideront eux-mêmes la manière dont la transition doit s’accomplir, mais nous restons fermes dans notre conviction que Kadhafi ne peut pas rester au pouvoir", a réagi le département d’Etat américain.
"METTRE LE TREILLIS"
– Le vote des députés mardi ne devrait pas poser de problème : la majorité et l’essentiel de l’opposition, à l’exception du groupe Gauche démocrate et républicaine (PC, Verts et Parti de gauche), devraient voter en faveur de la poursuite de l’intervention.
– Mais l’opération commence à coûter cher, dans un contexte de crise économique et de déficits records : 160 millions d’euros, selon la porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, qui contredit les chiffres de M. Longuet, qui évoquait pour sa part 100 millions d’euros.
Autant d’incertitudes qui rendent l’exploitation politique de cette opération libyenne difficile pour l’Elysée. Nicolas Sarkozy devrait cependant profiter du 14-Juillet pour "mettre le treillis", selon son expression, reprise par Le Figaro. Ce mardi, il rend visite à des soldats blessés en Afghanistan, avant d’assister jeudi aux cérémonies militaires du 14-Juillet à Paris.
Les députés approuvent la poursuite de l’intervention française en Libye
Publié le 12.07.2011, 18h10 | Mise à jour : 20h03
AFP/Jacques Demarthon
– L’Assemblée nationale a voté mardi après-midi la prolongation de l’intervention française en Libye. Le Sénat devait en faire de même en soirée. La majorité UMP et les députés socialistes se sont prononcés, comme prévu, en faveur de la poursuite des opérations mais pressant le gouvernement à dégager une solution politique au conflit.
Plusieurs députés, à l’instar de Nicolas Dupont-Aignan, ont protesté contre l’impossibilité de s’exprimer individuellement. La consultation du Parlement était obligatoire quatre mois après le début des opérations, le 19 mars, en application de la réforme constitutionnelle de 2008.
– Fillon : «Partout les Libyens libres gagnent du terrain». Dès l’ouverture du débat à l’Assemblée, François Fillon a défendu le bilan de quatre mois de bombardements aériens, soulignant que «partout les Libyens libres gagnent du terrain». Certes, le point de rupture n’a pas encore été atteint. Mais c’est maintenant qu’il faut être plus ferme que jamais, a fait valoir le Premier ministre. Une solution politique (…) commence à prendre forme». Le chef du gouvernement a rappelé les moyens mobilisés depuis le mois de mars par Paris contre les forces du colonel Kadhafi : 4.400 soldats engagés, dont 800 en métropole, 40 avions de combat, 8 navires et 18 hélicoptères d’attaque qui font de la France «le premier pays contributeur» de l’opération, au côté de la Grande-Bretagne.
– Juppé : le départ de Kadhafi largement agréé. «Non seulement il n’y a pas enlisement en Libye, mais il y a progrès», a déclaré Alain Juppé aux députés. Les paramètres d’une solution politique sont, selon le ministre des Affaires étrangères, désormais «agréés par tout le monde»,
o c’est-à-dire le départ de Kadhafi du pouvoir, un cessez-le-feu effectif et la constitution d’un gouvernement de transition. Est-ce que Kadhafi «doit rester en Libye, est-ce qu’il doit partir de Libye ? Ce sont des choses à discuter entre les protagonistes», a souligné le chef de la diplomatie. La France, a-t-il ajouté, travaille à l’après-Kadhafi et prépare notamment aux Nations unies la mise en place d’«une force de stabilisation internationale».
– Le PS souhaite que les «choses s’accélèrent». Dénonçant le «retard à l’allumage» du gouvernement pour soutenir les mouvements de contestation dans le monde arabe, le socialiste Bernard Cazeneuve a souhaité «que les choses s’accélèrent sur le plan diplomatique et politique pour dégager la bonne issue». Le député PS a émis en revanche «la plus grande réserve» sur le parachutage d’armements par la France début juin aux insurgés, qui contribue «à la dissémination des armes».
– Il s’est également interrogé sur le financement des Opérations extérieures des armées françaises (Opex), pour lequel 630 millions d’euros ont été prévus lors du vote du budget 2011, mais dont le coût devrait selon lui atteindre un milliard d’euros
– 482 voix pour. En tout, 482 députés ont voté pour que ce soit dans les rangs de l’UMP, du Nouveau centre ou du Parti socialiste, François Bayrou et Jean Lassalle (MoDem), ainsi que les deux élus villiéristes Véronique Besse et Dominique Souchet et l’ex-villepiniste Daniel Garrigue. Les écologiste Noël Mamère et François de Rugy ont, eux aussi, approuvé la poursuite de l’engagement militaire. Tous considèrent qu’un arrêt des opérations aujourd’hui permettrait aux forces du colonel Kadhafi de reprendre le terrain perdu face aux insurgés. Majorité et opposition ont en revanche souligné l’importance de parvenir rapidement à une solution politique.
– 27 députés contre. Communistes, écologistes (sauf Mamère et Rugy) et autres membres du groupe GDR (écologistes, Parti de gauche…), ils étaient 27 à voter contre la poursuite de l’engagement militaire français. Par la voix de Jean-Jacques Candelier, les communistes estiment que «le président de la République a réduit les relations diplomatiques de la France à des relations commerciales». Parmi les opposants figurent aussi le socialiste Henri Emmanuelli, ancien président de l’Assemblée nationale, le député UMP Jean Bardet, l’ex-UMP René Couanau et le président de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan. «C’est un fiasco qui va coûter une fortune au contribuable français», a commenté ce dernier.
– Abstentions. Sept socialistes, dont le maire de Toulouse Pierre Cohen et le chevènementiste Christian Hutin, se sont abstenus et 42 n’ont pas pris part au scrutin. A l’UMP, cinq n’ont pas pris part au vote, tout comme au Nouveau Centre
La Libye regrette ce vote. Sitôt le résultat du vote connu, le porte-parole officiel de la Libye, Moussa Ibrahim, a «regretté» le vote des élus français. «Nous aurions souhaité que les représentants du peuple français examinent le situation en Libye d’une manière réaliste, en ne tenant pas compte des mensonges du gouvernement et des médias», a-t-il expliqué.
Libye : Paris conditionne le départ des alliés au dialogue
Mots clés : LIBYE, Mouammar Kadhafi, Gérard Longuet, Saif El Islam, OTAN, ONU
11/07/2011 | Mise à jour : 09:39 Réactions (87)
– La position française semble évoluer, le ministre de la Défense ayant évoqué un maintien de Kadhafi dans le pays «dans une autre pièce de son palais, avec un autre titre». Le fils du colonel libyen affirme que la France négocie directement avec Tripoli l’issue du conflit.
– Quatre mois après le début de l’intervention de l’Otan en Libye, la France estime que l’heure du règlement politique du conflit a sonné. Paris a laissé entendre dimanche que l’intervention alliée prendrait fin avec la mise en place d’un dialogue entre le régime et les rebelles du Conseil national de transition (CNT), la voie des armes n’ayant pas permis jusqu’à présent de règler le conflit.
– «Nous avons arrêté la main qui avait frappé. Il va falloir se mettre maintenant autour d’une table», a déclaré le ministre de la Défense Gérard Longuet sur BFM-TV. «On s’arrête de bombarder dès que les Libyens parlent entre eux et que les militaires de tous bords rentrent dans leur caserne. Ils peuvent parler entre eux puisqu’on apporte la démonstration qu’il n’y pas de solution de force».
– Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, a précisé dimanche sur France Info que le début de ces négociations ne pouvaient se faire qu’avec «un cessez-le-feu qui en soit véritablement un, sous contrôle des Nations unies». Le patron du Quai d’Orsay souhaite que les pourparlers concernent le CNT, mais aussi «les acteurs libyens, en particulier ceux qui à Tripoli ont compris que Kadhafi n’avait pas d’avenir. Il faudra ensuite engager la feuille de route d’un processus démocratique».
La France négocierait avec le régime, selon le fils Kadhafi
– Alors que le départ de Kadhafi du pouvoir et du pays était jusqu’à présent la condition sine qua non des alliés pour le règlement du conflit, la position française semble aujourd’hui être moins ferme. Gérard Longuet a affirmé dimanche que les négociations entre les deux parties pouvaient se faire si le colonel était «dans une autre aile de son palais, avec un autre titre». La diplomatie américaine a immédiatement répliqué dans la soirée en déclarant qu’elle «restait ferme dans (sa) conviction que Kadhafi ne peut pas rester au pouvoir».
– De son côté, Saif al Islam, le fils du colonel Kadhafi, a livré à la presse algérienne une autre version du rôle de la France dans le conflit libyen. «La vérité est que nous négocions avec la France et non avec les rebelles», affirme le fils de l’homme fort de Tripoli. «Notre émissaire auprès de Nicolas Sarkozy a indiqué que le président français lui a dit ‘nous avons créé le conseil (des rebelles) et sans notre soutien, notre argent et nos armes, le conseil n’aurait jamais existé’». Dès lors, «la France a dit ‘lorsque nous serons parvenus à un accord avec Tripoli, nous obligerons le conseil à cesser le feu’».
– Selon Saif al Islam, Paris aurait indiqué aux rebelles que le gouvernement de transition devait «s’engager sur plusieurs contrats». «Ils veulent parler des contrats au sujet des avions Rafale ainsi que d’autres contrats de la société Total», assure le fils de Mouammar Kadhafi, sur qui pèse, comme son père, un mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité.
Le Parlement français doit voter mardi la poursuite des opérations militaires en Libye, la loi stipulant depuis 2008 que tout conflit engagé par l’exécutif doit donner lieu à un débat et un vote du parlement si aucune issue n’a été trouvée au bout de quatre mois.
– Selon Gérard Longuet, hors usure du matériel, l’opération a coûté 70 millions d’euros en munitions et 27 millions en salaire, soit «15% du budget annuel des opération extérieures.»