Kirghizistan : domande sul ruolo di Mosca
● Il deposto presidente kirghizo, Bakjiev, ha dichiarato che non si dimette, e ritiene implicate potenze estere nelle sommosse, spera non la Russia.
– Un membro del governo provvisorio ha fatto intendere che la Russia ha avuto un ruolo nella deposizione di Bakijev – irritata, secondo un analista, per il mantenimento della base aerea americana di Manas, in un paese che considera sua area di influenza naturale.
– Anche Mosca dispone di una base aerea non lontano da Bishkek, a pochi km da dove sono stazionati militari americani.
– Il 9 aprile, il n.2 del nuovo governo provvisorio, Atambajev, si è recato a Mosca per discutere su aiuti economici. Mosca, che si è detta disposta a fornire assistenza umanitaria, ha già inviato in Kirghizistan 150 militari (per proteggere i cittadini russi nel paese).
Kirghizistan : interrogations sur le rôle de Moscou
LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 09.04.10 | 10h54 • Mis à jour le 09.04.10 | 11h31
– Après avoir fui la capitale kirghize, le président, Kourmanbek Bakiev, démis par l’opposition à la suite de violentes émeutes, réaffirme vendredi 9 avril qu’il ne démissionnera pas de son poste. Il dit en outre voir une implication étrangère dans le soulèvement qui l’a évincé ; mais, espère-t-il, pas celle de Moscou.
"Je ne peux pas dire que la Russie est derrière cela. Je ne veux pas dire cela, je ne veux tout simplement pas le croire", a déclaré Bakiev lors d’une interview téléphonique à l’agence Reuters. Disant se trouver dans le sud du Kirghizistan, il s’est néanmoins déclaré convaincu d’une implication étrangère, appuyant son propos en citant le comportement "très professionnel" de la foule qui assiégeait mercredi le siège du gouvernement. "Un leadership et une gestion très compétente étaient manifestes. Des forces extérieures étaient à l’évidence impliquées", a-t-il avancé.
– Jeudi, un membre du gouvernement provisoire avait laissé entendre que la Russie avait joué un rôle dans l’éviction du président.
– Selon des analystes, le président déchu s’était attiré la colère de Moscou en maintenant une base militaire américaine dans son pays. Lors d’une visite à Moscou, l’année dernière, Bakiev s’était assuré une aide au développement de 2 milliards de dollars (1,5 milliard d’euros) et avait annoncé que les troupes américaines devraient quitter Manas avant fin 2009. Mais, après avoir négocié davantage d’argent, il avait changé d’avis. La Russie s’inquiète de cette présence américaine dans une région longtemps considérée comme sa zone d’influence naturelle. Moscou dispose d’ailleurs aussi d’une base aérienne non loin de Bichkek, à quelques kilomètres seulement de l’aéroport, où sont stationnés les militaires américains.
– Par ailleurs, le numéro deux du gouvernement provisoire du Kirghizistan, Almazbek Atambaïev, s’est envolé, vendredi 9 avril, pour Moscou "pour des pourparlers avec le gouvernement russe sur une aide économique". Un représentant du premier ministre russe, Vladimir Poutine, avait indiqué jeudi que la Russie était prête à fournir une assistance humanitaire au pays. Moscou y a dépêché des troupes pour protéger ses ressortissants. Cent-cinquante hommes sont déjà arrivés sur place, selon Nikolaï Makarov, chef d’état-major de l’armée.