● La tedesca Siemens ha deciso a sorpresa di rompere l’alleanza con Areva, il campione francese del nucleare di cui detiene il 34%, valore circa €2MD.;[1]
● Verrebbero meno gli impedimenti da parte tedesca ai piani del presidente francese Sarkozy per un campione francese del nucleare, privilegiando probabilmente l’avvicinamento Alstom-Bouygues.
– Motivi della scelta del gruppo tedesco:
o 1. bisogno di liquidità da parte Siemens;
o 2. disaccordo sulla gestione di alcuni progetti; 3. scelta politica: la Germania vorrebbe rafforzarsi in Est Europa.
– La decisione di Siemens potrebbe innescare una reazione a catena di ricomposizione della filiera nucleare francese; tra i pretendenti:
o 1. Alstom, potrebbe voler acquistare la quota Siemens; non ne ha i mezzi; per aumentare i mezzi finanziari del gruppo la presidente del suo direttorio pensa anzi di aprire il capitale tramite la Borsa.
o la fusione con Areva a cui mira da tempo il presidente di Alstom porterebbe ad un nuovo gigante dell’energia.
o 2. Bouygues, azionista di riferimento della conglomerata;
o Bouygues (genio civile), Alstom (gruppo turbo-alternatore) e Areva (parte nucleare del reattore) riuniti potrebbero fornire tutti gli elementi per una centrale nucleare.
o 3. Total (detiene l’1% di Areva), è interessata al nucleare; si è alleata a GDF Suez, perché candidato alla costruzione di un reattore di nuova generazione (EPR) in Francia.
o 4. il giapponese Mitsubishi, che con Areva sta sviluppando un reattore nucleare di media potenza; la scorsa primavera hanno esteso la loro alleanza alla fornitura di combustibili nucleare;
5. EDF, sfrutta in Francia 48 reattori, vorrebbe assicurarsi le forniture di uranio, attività a monte di Areva.
[1] La possibilità di spezzare l’alleanza entro il 30 gennaio 2009 era contemplata per Siemens nel patto azionario del 2001.
Grandes manoeuvres autour d’Areva
Centrale nucléaire du Tricastin, à Pierrelatte (Drôme). Areva NP est la branche d’Areva en charge des réacteurs et des services associés. Elle développe plusieurs types de réacteurs.
– La décision de l’allemand Siemens de rompre son alliance avec le champion français du nucléaire donne le coup d’envoi à un vaste et complexe jeu de Meccano industriel.
– L’heure des grandes manœuvres a sonné pour la filière nucléaire française. Alors que la situation semblait figée depuis plusieurs mois, la décision de l’allemand Siemens de sortir d’Areva NP (dont il détient 34 %) pourrait entraîner un grand Meccano industriel. Selon Les Échos, Siemens officialiserait cette décision mardi prochain, lors de l’assemblée générale de ses actionnaires. La veille, un conseil d’administration définira les modalités de ce retrait, étant entendu que cette opération ne sera définitivement bouclée qu’à l’horizon de 2012.
– C’est peu dire qu’Areva a été surpris de la décision de son partenaire allemand. Certes, Siemens disposait d’un droit de sortie en vertu du pacte d’actionnaires de 2001 – à exercer, le cas échéant, avant le 30 janvier 2009 -, mais les dernières déclarations de ses dirigeants laissaient penser une prolongation naturelle de la collaboration franco-allemande.
Alors qu’est-ce qui a poussé Siemens à rompre cette alliance ? Au siège du groupe, à Berlin, on se refuse à tout commentaire officiel avant la semaine prochaine. « Plusieurs scénarios existent, qui peuvent d’ailleurs se superposer : d’une part, Siemens a besoin de liquidités, d’autre part, il peut être en désaccord avec Areva sur la gestion de certains projets, enfin, le dossier comporte une dimension politique très importante », souligne un expert du secteur.
– S’agissant de ce dernier point, l’Allemagne souhaiterait renforcer ses positions en Europe de l’Est. Dans l’entourage d’Areva, on s’empresse cependant de préciser que tous les partenariats industriels avec Siemens se poursuivent normalement. Mais à dire vrai, la préoccupation du n° 1 mondial est ailleurs : en cédant ses 34 %, dont la valeur est estimée à environ 2 milliards d’euros, Siemens ouvre la porte à tous les schémas de recomposition de la filière nucléaire française. Et ils sont nombreux, tant Areva suscite de convoitises (lire ci-dessous).
Alstom, premier sur la liste
– Bien sûr, le groupe français pourrait avoir la tentation légitime de racheter la part de Siemens. Mais il n’en a pas les moyens : au contraire, depuis de longs mois, Anne Lauvergeon, la présidente du directoire d’Areva, milite ardemment pour une ouverture du capital de l’entreprise via la Bourse pour se doter des ressources financières nécessaires à son développement.
– Sur la liste des prétendants, Alstom est le premier. Mais le groupe spécialisé dans les transports et l’énergie n’a pas seulement vocation à remplacer Siemens. Son président, Patrick Kron, réclame depuis longtemps une fusion en bonne et due forme avec Areva, pour constituer un nouveau géant de l’énergie.
– Jusqu’à présent, le fait que Siemens et Alstom soient directement concurrents (notamment dans les turbines) constituait un obstacle de taille aux ambitions de Patrick Kron. Avec le retrait annoncé de Siemens, il est en passe d’être levé.
– Derrière Alstom, il y a forcément Bouygues, actionnaire de référence du conglomérat. Si elle venait à être réunie, la triplette Bouygues-Alstom-Areva serait en mesure de fournir à ses clients tous les éléments d’une centrale nucléaire : le génie civil (avec Bouygues), le groupe turboalternateur (avec Alstom) et la partie nucléaire du réacteur (avec Areva). Un formidable atout pour Patrick Kron, un non-sens pour Anne Lauvergeon, qui considère qu’un client ne souhaite pas avoir affaire à un seul et unique fournisseur.
Si les objectifs d’Alstom sont clairement affichés, d’autres groupes avancent à pas plus feutrés. Total en fait partie. Actionnaire à hauteur de 1 % d’Areva, la compagnie pétrolière française a indiqué vendredi qu’elle se satisfaisait parfaitement de cette participation. Il n’empêche, dans son désir de préparer l’après-pétrole, Total regarde le nucléaire avec de plus en plus d’intérêt. À preuve, il est associé à GDF Suez dans le cadre de la candidature de ce dernier à la construction d’un réacteur de nouvelle génération en France (lire nos éditions du 23 janvier).
– Autre prétendant, le japonais Mitsubishi, bien connu d’Areva puisque les deux groupes développent un réacteur nucléaire de moyenne puissance. Ils ont en outre annoncé au printemps dernier une extension de leur partenariat à la fourniture de combustibles nucléaires.
– On n’oubliera pas non plus EDF, qui exploite 58 réacteurs en France et qui aimerait volontiers sécuriser ses approvisionnements en uranium, autrement dit l’activité amont d’Areva.
Qui sera retenu ? La réponse est indiscutablement dans la tête du chef de l’État. Il n’a jamais caché son souhait de bâtir un champion français du nucléaire. Un scénario qui a toujours laissé penser qu’il privilégierait un rapprochement avec Alstom et Bouygues mais qui se heurtait aux susceptibilités allemandes. Avec le départ de Siemens, l’horizon s’éclaircit. Nicolas Sarkozy a désormais trois ans pour arrêter son choix