Gli Stati che stanno erogando aiuti anti-crisi, dove attingono il denaro?
– prendendo a prestito sui mercati finanziari, emettendo Buoni del Tesoro, o analoghi, che potranno essere acquistati dagli investitori di tutto il mondo, come sempre.
– Ogni anno, crisi o meno, enormi somme di prestiti sovrani sono stati emessi per assicurare il pagamento del debito pubblico; con la crisi il debito pubblico sale fortemente:
● Il mercato del debito pubblico è un enorme serbatoio stimato nel 2008 complessivamente a oltre $60 400 MD (pari a €46 628MD) (Banca dei regolamenti internazionali, BRI)
● Con la crisi s’instaura un effetto di “vasi comunicanti”: gli investitori abbandonano i titoli di debiti di imprese, o i derivati di credito, a vantaggio del debito di Stato;
o il debito pubblico prende il posto lasciato libero dal debito privato, un fenomeno chiamato dagli specialisti “fuga verso la qualità” (flight to quality).
o Una ripresa dell’economia più veloce del previsto potrebbe essere un rischio per gli Stati, che vedrebbero abbandonare il debito statale a favore di altri prodotti finanziari e dovrebbero perciò pagare di più per garantirsi i prestiti e la spesa per il debito crescerebbe ulteriormente.
o In caso l’economia restasse troppo depressa, invece: gli acquirenti dei debiti, in maggioranza investitori istituzionali, fondi pensione, assicurazioni o fondi sovrani asiatici e mediorientali potrebbero esaurirsi, anche perché la loro capacità di investimento è già diminuita con il calo del prezzo del petrolio, la recessione mondiale, la crisi nei paesi emergenti.
– Secondo gli esperti, il debito pubblico troverà sempre acquirenti
o ma per paesi come Italia e Grecia giudicati troppo a rischio da parte degli investitoti prudenti il costo del salvataggio della propria economia salirà molto di più;
o inoltre i piani di salvataggio non basterebbero, e gli Stati sarebbero spinti ad indebitarsi ulteriormente; negli anni 1990 il debito statale giapponese raggiunse il 180% del PIL.
● Per il 2009, si calcola (analisti di Naxitis e Royal Bank of Scotland) che gli USA dovranno emettere al minimo $1600MD (€1240MD) di debito, nella zona euro €856 MD, + 30% rispetto al 2008, UK €164,9 MD, +114%.
● Dall’inizio della crisi i titoli di Stato trovano facilmente acquirenti, che invece evitano la maggior parte dei prodotti finanziari. I paesi del G7 corrono scarsi rischi di fallimento.
o Ad es. la Société de financement de l’économie française, agenzia sponsorizzata dallo Stato per aiutare le banche, ha raccolto in meno di 3 ore €12 MD, circa 3 volte il necessario.
o Cala il rendimento dei titoli sovrani, causa la forte domanda; gli Stati prendono a prestito a buon prezzo: per i prestiti a breve il tasso è quasi vicino a zero negli USA, quello 3-10 anni fino al 3%; in Francia e Germania il tasso del prestito a 5 anni è di circa il 2,5%.
o I prestiti di Stato beneficiano al presente dei timori di deflazione.
Fondi statali
China (CIC)
Singapore (GIC, Temasek)
Barclays Bank
Merrill Lynch USA 9,9%
South Korea (KIC)
Merrill Lynch
Dubai (DFG, DIFC, DIFX et al.)
Deutsche Bank
ICICI Bank
Kuwait (KIA)
Barclays Bank
Credit Suisse
Les Etats vont devoir emprunter massivement
LE MONDE | 28.11.08 | 14h43 • Mis à jour le 28.11.08 | 14h43
Le plans de relance en mesures de sauvetage pour les banques, les Etats dépensent massivement pour endiguer la crise, pour éviter de laisser s’effondrer l’industrie automobile, la finance, soutenir les PME, ou le consommateur. Mais une question se pose : Où trouver l’argent ? Comment ?
– Réponse : en empruntant sur les marchés financiers, en émettant des bons du Trésor aux Etats-Unis, des "Bunds" en Allemagne ou des Obligations assimilables du Trésor (OAT) en France, que pourront acheter les investisseurs du monde entier. Comme ils ont l’habitude de le faire. Car crise ou non, chaque année, des montants colossaux d’emprunts souverains sont déjà émis pour assurer le paiement de la dette publique existante (versement des intérêts et remboursement des emprunts qui arrivent à échéance).
– Mais avec la crise, la facture va s’envoler. Les analystes de Natixis et Royal Bank of Scotland calculent qu’en 2009 les Etats-Unis devront émettre au minimum 1 600 milliards de dollars (1 240 milliards d’euros) de dette, bien plus qu’en 2008. En zone euro, 856 milliards d’euros de titres publics seront lancés, soit 30 % de plus qu’en 2008 et au Royaume-Uni, 164,9 milliards, soit 114 % de plus qu’un an plus tôt. Le marché sera-t-il capable d’absorber cet afflux massif de dette ?
"On se pose des questions, mais on n’est pas en mode panique", indique Harvinder Sian, analyste chez Royal Bank of Scotland.
– Depuis le début de la crise, les titres de dettes d’Etat trouvent en effet facilement preneurs. Si les investisseurs désertent la plupart des produits financiers de peur de perdre de l’argent, ils se ruent sur les dettes souveraines ou garanties par les Etats, jugées sans risque. Les pays en général et ceux du G7 en particulier ont en effet peu de chance de faire faillite.
– "Pour le moment les investisseurs sont tellement pétrifiés qu’ils n’achètent rien d’autre", atteste Alain Gallois chez Natixis. "A chaque fois que les Etats lancent une opération ça fait un malheur", observe-t-il. A titre d’exemple, la Société de financement de l’économie française, agence sponsorisée par l’Etat pour aider les banques, a récolté en moins de trois heures 12 milliards d’euros, "près de trois fois plus que nécessaire ", signale M. Gallois.
– Mieux, ces titres souverains sont si demandés que leur rendement, le taux d’intérêt à payer, s’effondre. Autrement dit, les Etats empruntent pour pas cher. Aux Etats-Unis le taux des emprunts à très court terme est ainsi proche de zéro, ceux de trois à dix ans ne dépassent pas 3 %, du jamais vu, tandis que les taux d’emprunts à cinq ans de la France ou de l’Allemagne avoisinent 2,5 %.
– Les emprunts d’Etat bénéficient aussi actuellement des craintes de déflation. Car si l’inflation est l’ennemie des obligations, dans la mesure où elle érode les revenus fixes, la déflation en est au contraire l’amie.
– Selon les experts, tant que dure la crise, ce phénomène persistera. Le marché de la dette est en effet un gigantesque réservoir, estimé en mars 2008 par la Banque des règlements internationaux (BRI), à plus de 60 400 milliards de dollars dans le monde.
– Et avec la crise, "il y a un effet de vase communicant", explique un expert, les investisseurs désertant les titres de dettes d’entreprises, ou les dérivés de crédits comme les CDS, CDO, jugés hautement toxiques, au profit des dettes d’Etat. Le vase garde ainsi peu ou prou la même taille, mais la dette publique prend la place laissée vacante par la dette privée. Ce phénomène est désigné par les spécialistes sous le terme de fuite vers la qualité, de "flight to quality".
– Seul bémol. Si "par surprise" l’économie rebondissait plus vite que prévue. "Ce serait une bonne nouvelle mais pour les Etats, ça peut faire mal", indique René Defossez, chez Natixis. La dette souveraine serait délaissée pour des produits risqués et les pays paieraient plus cher pour emprunter. Et la charge de la dette qui est déjà un fardeau pour les générations futures, s’alourdirait encore.
● Si l’économie reste trop déprimée, d’autres problèmes peuvent aussi surgir. Les acheteurs de dettes, qui sont en majorité des investisseurs institutionnels, des fonds de pensions, des compagnies d’assurances ou des fonds souverains d’Asie et du Moyen-Orient pourraient s’essouffler sévèrement. D’autant qu’avec la baisse du pétrole, la récession mondiale, la crise dans les pays émergents, leur capacité d’investissement a déjà diminué.
– Selon les experts, la dette publique trouvera toujours acheteurs, mais certains pays comme l’Italie, la Grèce, jugés trop risqués pour les investisseurs prudents, payeront beaucoup plus cher pour sauver leurs économies du marasme.
En outre, certains économistes redoutent que les plans de sauvetage annoncés ne suffisent pas. Que les Etats soient amenés à s’endetter encore et encore. "Ce n’est pas impossible, lors de la crise au Japon dans les années 1990, la dette de l’Etat a atteint jusqu’à 180 % du PIB", rappelle Benjamin Carton économiste au Cepii.
– il était estimé par la Banque des règlements internationaux (BRI) à 60 406 milliards de dollars au 31 mars 2008, soit 46 628 milliards d’euros. Sur ce marché s’échangent des titres de dettes privées, des obligations émises par les entreprises, des produits dérivés et de la dette publique (47 %). Les pays peuvent émettre des titres d’échéance trois mois, cinq ans, dix ans ou même cinquante ans en France.
Les obligations d’Etat : les plus connues sont les bons du Trésor américains à dix ans ("T-Bonds") ou les obligations allemandes ("Bunds").
Article paru dans l’édition du 29.11.08
China (CIC)
Singapore (GIC, Temasek)
Barclays Bank
Merrill Lynch USA 9,9%
South Korea (KIC)
Merrill Lynch
Dubai (DFG, DIFC, DIFX et al.)
Deutsche Bank
ICICI Bank
Kuwait (KIA)
Barclays Bank
Credit Suisse